Nous avions déjà évoqué la question dans un billet récent, voici un nouvel article de l’observatoire des inégalités qui pointe les problèmes de la représentativité des élus locaux. A méditer dans notre cadre changéen.

article repris du site de l’Observatoire des inégalités

Les cadres supérieurs représentent 32,2 % des conseillers régionaux, 32,3 % des conseillers généraux et 10,2 % des maires, alors qu’ils représentent 8,7 % de la population. Les agriculteurs exploitants représentent à peine 1 % de la population mais 13,7 % des maires, en raison du nombre très important de communes rurales. A l’opposé, les employés et les ouvriers, dont la part dans la population est respectivement de 16,6 et 13,4 %, sont très peu présents dans les instances locales. La part des ouvriers parmi les conseillers municipaux est de 4,1 %, et de 0,4 % dans les conseils généraux. Les employés sont mieux représentés dans les conseils municipaux (21,2 %) mais ils ne constituent que 4,7 % des conseillers généraux.

Les professions intermédiaires sont représentées à hauteur de leur proportion dans la population (13,9 %), et même davantage parmi les maires (18,6 %), les conseillers municipaux (20 %) et les conseillers régionaux (25,6 %). Les retraités représentent 42,6 % des maires et 29,9 % des conseillers généraux, ce qui ne nous dit malheureusement rien de leur milieu social : un retraité peut être un ex-ouvrier comme un ancien cadre.

Comme pour les députés (voir notre article De quel milieu social viennent les députés ?), un niveau de diplôme élevé et la connaissance des réseaux du pouvoir sont des atouts importants, voire indispensables, pour occuper des fonctions au sein d’exécutifs locaux, surtout pour les plus importants. Il faut savoir s’exprimer en public, face aux médias, faire jouer un ensemble de relations pour mobiliser des bénévoles, collecter des fonds, etc.
Pour les salariés du privé, l’engament en politique comporte un risque professionnel très élevé en cas d’échec après un mandat. Ce n’est pas le cas pour les fonctionnaires qui peuvent se placer en disponibilité, ni de certaines professions libérales qui ont la possibilité de sous-traiter une partie de leurs activités durant leur mandat.

A consulter le graphique sur le site de l’article